Les Artistes les mieux payés
en France.
Une enquête du journal Le Figaro
nous propose un classement des chanteurs les mieux payés
en France. Nous sommes loin des intermittents du spectacle
qui se produisent dans le métro...

A l’heure du débat sur le projet de loi sur le droit
d’auteur et des négociations Unedic sur les intermittents
du spectacle pour la revolarisation de leur chômage,
il est bon de recentrer le débat sur la répartition
des droits.
De l’aveu même de Laurent Petitgirard (SACEM), 42000
auteurs ou compositeurs ont touché des droits en 2005
: 30 000 ont perçu moins de 1000 euros, 9000 étaient
entre 1000 et 10 000 euros et 3000 percevaient plus
de 10 000 euros.
Mais ce qui est plus instructif, c’est ce que gagnent
certains interprètes, et à la lecture de ce classement
(en euros) on mesure le fossé de la vie artistique en
France :
- Johnny Hallyday (6,6 millions)
- Michel Sardou (3,6 millions)
- Mylène Farmer (3,5 millions)
- Alain Souchon (3,2 millions)
- Raphaël (2,4 millions)
- Gérald De Palmas (1,9 millions)
- Florent Pagny (1,8 million)
- Calogero (1,6 million)
- Matthieu Chedid "M" (1,5 million)
- Yannick Noah (1,4 million)
- Charles Aznavour (1,3 million)
- Chimène Badi (1,2 million)
- Amel Bent (1,1 million)
- Julien Clerc (1,1 million)
- Corneille (1 million)
Les critères pris en compte pour l’établissement
des revenus sont les ventes de disques, les droits perçus
surs les anciens albums, les concerts et produits dérivés,
les publicités...
On notera la disparition de Pascal Obispo, Renaud
et Lorie ou l’absence de Jean-Jacques Goldman.
Pour rappel le manifeste des artistes contre la licence
globale, dont certains noms appartiennent au classement
:
- "C’est un recul par rapport à Beaumarchais",
créateur du droit d’auteur en 1791 (Maxime Le Forestier).
- "Si ma musique devient gratuite, alors je
demande aux représentants de l’Etat qui travaillent
pour le bien public de le faire gratuitement" (Michel
Sardou).
- "Légaliser le téléchargement de la musique
presque gratuitement, c’est tuer notre travail"
(Johnny Hallyday).
- "Cet amendement nous renvoie à une époque
ancienne que je croyais ne plus devoir exister, où les
auteurs et les artistes étaient dépossédés de leurs
droits contre une rémunération symbolique dérisoire"
(Roberto Alagna).
- "Cet amendement est la négation de la valeur
de la culture" (Francis Cabrel).
- "Le peer reste à venir" (Pascal Obispo).
- "Tout travail mérite salaire sauf le travail
artistique, des millions de rmistes dans cinq ans, merci
messieurs les députés" (Philippe Lavil).
- "Je suis pour l’exception pour la copie privée,
mais contre le pillage de mon travail pour deux kopeks"
(Joey Starr).
- "Cette loi est irresponsable et démagogique,
en prétendant défendre les artistes et en prenant la
parole en leur nom, on organise leur mise à mort"
(Alain Chamfort).
- "Je suis certain que la licence globale créée
une usine à gaz où nous, créateurs, seront spoliés au
bout du compte. C’est la fausse bonne idée par excellence"
(Jean-Louis Aubert).
- "Je pensais que ce texte se voulait une défense
du droit d’auteur. Je constate avec regret qu’il défend
surtout les intermédiaires pressés de détourner nos
oeuvres pour leur seul profit" (Alain Souchon)
- "Cet amendement (...) favorise le piratage"
(Rachid Taha).
- "Je constate que des députés préfèrent la
démagogie de "la licence globale" à la juste
et équitable rémunération des talents" (Matthieu
Chedid).
- "Je tiens à rappeler à Mesdames et Messieurs
les députés que nous ne sommes plus au Moyen Age, que
les artistes ne sont plus des troubadours et que nous
ne faisons pas l’aumône" (Catherine Lara).
- "L’amendement voté cette nuit est une atteinte
directe à la création des artistes. (...) En France,
nous avons la chance d’avoir une forte production, au
contraire d’autres pays où le piratage règne. Si on
donne accès à tout gratuitement, ce sera la fin de la
diversité" (I AM).
- "C’est comme si on payait 5 euros l’entrée
à la FNAC pour repartir avec tout ce que l’on veut"
(Le Roi Soleil et Dove Attia).
La question que tout le monde doit se poser, en dehors
de vouloir faire des artistes fonctionnaires ou "soviétisés"
© P. Nègre, c’est la justesse des répartitions des droits
et de la rémunération des artistes. Rappelons-le les
majors ont quasiment la totalité du gâteau. Plus que
tout, le libéralisme sauvage de la Culture est de loin
le plus gros prédateur, bien avant le P2P.
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